A l’origine le terrain rocheux comportait une grotte naturelle qui a été habitée à différentes époques.
Le site a été exploité en carrière de pierre à partir du moyen âge, les traces d’outils relevées dans le souterrain dateraient du XIVe siècle. Ce souterrain serait au départ une excavation verticale de forme conique s’évasant vers le bas, et d’où étaient extraits par le haut les blocs de pierre. On trouve ce même type de cavité d’extraction à Mus, Vergèze et Poussan.
C’est plus tard au XVIIe siècle que la cavité aurait été couverte d’une voûte et aménagée en remise agricole, grenier à foin ou atelier. La tour d’habitation daterait également du XVIIe siècle comme en témoignent le type de mortier et le chaînage d’angle. Un puits citerne creusé dans le rocher, existait sur le terrain en bordure du chemin et comportait une margelle en pierre de taille. Au bas de la margelle un percement permettait de récupérer l'eau descendant du chemin. Le mur fermant la grotte et le pavement intérieur semblent dater du XVIIIe siècle. La petite vasque taillée dans la pierre, à droite de la salle, servait probablement de réserve d’eau à l’artisan, sans doute un forgeron ou un carrier comme semble indiquer l’outil gravé sur le linteau de l’entrée. A l’intérieur de la grotte il y avait un mur enduit de chaux blanche sur lequel se trouvait une fresque de couleur rouge, datée de 1849.
Les niches rectangulaires creusées dans les parois rocheuses étaient des ruches à abeilles qui dateraient de la fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle. Ces ruches étaient fermées d’une porte en bois percée au bas pour le passage des abeilles. Les trous à l'intérieur recevaient un croisillon en bois permettant de supporter les rayonnages. Les alignements de niches étaient couverts d’auvents, en témoignent les trous visibles dans les parois au-dessus. Ces murs à abeilles sont appelés «Apiés», il en existe en Europe et surtout dans le midi de la France. Avec ses 75 niches, Montfrin serait le plus grand «Apié» troglodyte connu. Lors du débroussaillement du site en 1999 une croix en pierre a été découverte cassée. Cette croix a été probablement taillée sur place, cassée avant livraison puis abandonnée.
Ce site historique remarquable nous prouve l'habileté de l'homme pour extraire diverses ressources de la nature à différentes époques.
Texte réalisé par l’Association « Les Amis du Patrimoine Montfrinois »